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Islam (2)

Suite de la page Islam (1)

11-Mahomet (Mohammed)
Mahomet (
Son nom est en arabe : محمّد (Mohammad ouMohammed), qu'on peut traduire par « digne de louanges[2] »), fondateur de l'islam, est un chef religieux, politique et militaire arabe, né à La Mecque en 570 et mort à Médine en 632. Il est pour les musulmans le dernier des prophètes du monothéisme, au sens où il termine et scelle le cycle de la révélation monothéique abrahamique.
De nombreux autres noms lui ont été attribués, soit de son vivant, soit par la tradition islamique. On en compte deux cent un, dont Al-Mustafâ et Al-Mukhtâr qui signifient « l'élu », Al-Amine qui signifie « le loyal », Ahmad et Mahmoud qui sont dérivés de la même racine que Mohammed.
Mahomet
(Mohammed) est le nom propre français (il serait, selon l'historienne Jaqueline Chabbi, la traduction de la forme latine « Mahometus »[11)qui désigne habituellement le fondateur de l'Islam. Il est aussi utilisé pour désigner certains personnages historiques de l'Islam comme les anciens califes, mais jamais pour les personnes ordinaires ou contemporaines [5]. Cette forme courante, qui est l'aboutissement d'une longue tradition écrite et orale, est assez éloignée de la prononciation originale arabe.
Dans le Coran et les hadiths, Mahomet (Mohammed) est habituellement appelé « le messager de Dieu » (rasoul) (الرَّسول, ar-rasūl, « le messager », « l'envoyé »), plus de deux cents fois dans le Coran. Il est également désigné par l'expression (Nabi) (النَّبيّ, an-nabīy, traduit « le Prophète »). Ces deux appellations renvoient à une distinction faite en islam entre deux catégories de personnes investies d'une mission apostolique ; les messagers de Dieu, appelés aussi envoyés de Dieu, sont, d’après la terminologie islamique, les personnages qui auraient reçu la révélation de lois abrogeant les lois des messagers précédents, avec l'ordre de le transmettre aux hommes, tandis que les prophètes auraient reçu une révélation par les mêmes voies et l'ordre de transmettre aux hommes un message du messager précédent. Selon cette classification, tout messager est un prophète, mais tout prophète n'est pas messager. Les uns comme les autres auraient reçu la révélation, mais seuls les messagers amèneraient un livre ou une loi nouvelle. Selon la tradition musulmane il y aurait cent vingt-quatre mille prophètes et trois cent treize messagers, le premier d'entre eux étant Adam, le premier des humains, et le dernier, Mahomet (Mohammed), l'un comme l'autre étant considérés comme des prophètes messagers [3].

Il récitait à ses premiers compagnons (sahabas) les versets du Coran ,la parole de Dieu (Allah en arabe), transmise à lui par l'archange Gabriel. Le Coran aurait été compilé après la mort de Mahomet (Mohammed), à partir de transcriptions sur des supports divers, par ces disciples. Par ailleurs, certaines de ses actions et de ses paroles forment la sunna qui est la seconde source à la base du droit musulman.
Selon les chroniqueurs musulmans de la Sira comme Ibn Ishaq, Tabari, Ibn Kathir, Ibn Hicham, etc., Mahomet (Mohammed) est né (la tradition retient l'année de 570[73], appelée traditionnellement « année de l’éléphant » en référence aux évènements qui s'y seraient déroulés[75, précisément un lundi soir, le douzième jour de Rabî`al-awwal[74], troisième mois lunaire du calendrier arabe[75].)à la Mecque, alors importante ville, au carrefour de plusieurs routes caravanières. Avant sa mission prophétique, Mahomet (Mohammed) est un marchand. Après le début de sa mission prophétique, il est perçu comme une menace pour les intérêts économiques des tribus arabes en charge de l'administration de la ville, craignant que le discours du monothéisme ne fasse fuir les caravaniers aux diverses croyances, dont certains faisaient le déplacement à la Mecque en pèlerinage. Mahomet (Mohammed) est contraint de fuir la Mecque à la mort de son oncle, marquant l'Hégire, l'an un de l'ère musulmane. Il se rend à Yathrib, qui sera connu plus tard sous le nom de Madinat el Nabi, ou ville du prophète, qui deviendra par la suite simplement Médine. Là, il continue sa mission et devient un chef politique et militaire. Il mène sa première bataille à Badr. C'est à l'issue de cette bataille que l’islam sera fondé politiquement. De bataille en traité, et devant le nombre important de convertis, La Mecque dépose finalement les armes devant les troupes de Mahomet (Mohammed). Mahomet (Mohammed) rentre triomphant à la Mecque. Il devient alors homme d’État pour unifier l’Arabie sous une seule idéologie, religieuse : l’Arabie, avec une langue unique, une culture unique, des valeurs uniques, pouvait ainsi trouver son unité.

 12-Hadiths
Les hadiths sont les paroles ou actes de Mahomet (Mohammed) considérés comme des exemples à suivre par la majorité des musulmans. Les écoles de jurisprudence madhhabs considèrent les recueils de hadiths comme des instruments importants permettant de déterminer la sunna, la « tradition » musulmane. Le hadith était à l'origine une tradition orale qui rapportait les actions et coutumes de Mahomet, (Mohammed).Les recueils de hadiths sont, encore aujourd'hui, pris comme références dans les sujets en rapport avec le fiqh ou l'histoire de l'islam. Les authentiques sont admis par l'ensemble des musulmans sunnites.
Une grande majorité de sunnites considèrent les hadiths comme des suppléments et des clarifications essentielles au Coran. Dans la jurisprudence islamique, le Coran contient le germe de nombreuses règles de comportement attendues d'un musulman. Cependant, de nombreux sujets, religieux ou profanes, ne sont pas encadrés par des règles coraniques.
Ils sont considérés comme une source d'inspiration religieuse, alors que certains musulmans considèrent que le seul Coran est suffisant. Les chiites ont en effet plus de réserves à leur égard car ils montrent que Mahomet (Mohammed) n'a pas parlé des choses qui sont fondamentales dans le courant chiite, ce qui fait qu'ils ont élaboré leurs propres ouvrages. Entre autres, ils n'éprouvent pas de gêne à la reproduction de visages humains, comme ceux de personnalités cultes telles Ali et Hussein, alors que plusieurs hadiths laissent penser que cela est proscrit par Mahomet(Mohammed).

 13-L'au-delà
Les musulmans croient qu'un certain nombre d'évènements surviennent après la mort dont les plus importants sont :

  • Le jour du jugement : Il surviendra après la fin du monde, et durera 50 000 ans.Allah jugera les gens sans intermédiaire. Les étapes seront :
  • La résurrection physique : elle marque le début du jour du jugement. Les gens seront ressuscités par Allah, nus et incirconcis, afin d'être jugés.
  • Le rassemblement : tous les gens seront rassemblés en un lieu pour se faire juger.
  • L'exposition des actes : chacun aura ses actes, bons ou mauvais, qui seront exposés.
  • La rétribution : en fonction de leurs actes, les gens seront récompensés ou châtiés.
  • La balance : les actes seront comparés, bons contre mauvais.
  • Le pont (al-sirat) : Il relie la nouvelle Terre aux abords du paradis et il sera dressé au-dessus de l'enfer dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, les « infidèles » chuteront (ceux qui n'acceptent pas le Coran) [31].
  • Le bassin (al-kawthar) : chaque communauté aura son bassin duquel les musulmans pieux boiront avant d'entrer au paradis.
  • L'intercession : Avec la permission d'Allah, ses prophètes, ainsi que d'autres pieux ou le coran, intercèderont pour les musulmans qui méritent le châtiment.
  • L'enfer (jahannama) : C'est un endroit dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, seront châtiés les « infidèles » [31]. L'interprétation des versets coraniques relatifs à la « durée » du séjour infernal est l'objet de développements théologiques.
  • Le paradis (al-janna) : C'est une demeure de félicité éternelle réservée aux personnes unifiant Dieu, ainsi qu'aux personnes sincères.
  • La vision du Seigneur : les musulmans verront Allah, sans notion de distance et sans qu'il y ait un doute sur cette vision.

La majorité des musulmans croient à la question, au supplice et à la félicité de la tombe. Ceci n'est pas mentionné dans le Coran mais dans la sunna. Selon cette dernière, après la mort, toute personne sera questionnée dans sa tombe par deux anges du nom de Mounkar et Nakir : « Qui est ton Seigneur ? Qui est ton prophète ? Quelle est ta religion ? ». Les musulmans pieux répondront correctement à ces questions et auront la félicité dans leur tombe, tandis que les non-musulmans et certains musulmans désobéissants n'y répondront pas correctement et seront châtiés.

 14-Interdits alimentaires
La loi islamique fournit un ensemble de règles prescrivant ce que les musulmans doivent manger. Ces règles spécifient ce qui est halal (halāl), c'est-à-dire légal. Ces règles se trouvent dans le Coran, qui décrit aussi ce qui est illégal ou haram (harām).

La loi islamique interdit aux musulmans de consommer de l'alcool, de boire ou de manger du sang et ses produits dérivés, et de manger la viande d'animaux carnivores ou omnivores comme le porc, le singe, le chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas considérés comme carnivores)[33] [34]. Pour que la viande d'un animal terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière adéquate par un musulman ou par des « gens du livre » tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal ne doit donc pas être tué en l'ébouillantant ou par électrocution et la carcasse doit être saignée avant d'être consommée. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent être contournées quand un musulman risque de mourir de faim et qu'aucune nourriture halal n'est disponible.

L'abattage rituel islamique est appelé dhabiha (dhabīḥah) D'après certaines fatwas, l'animal ne peut être abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que d'après le verset 5:5 du Coran, l'abattage peut être fait par des « gens du livre »[35]. La viande kasher est considérée comme halal.

15-La loi islamique
La charia est la loi islamique. Le Coran est la source principale de la jurisprudence islamique (fiqh). Pour les Sunnites, la sunna n'est pas un texte en soi comme le Coran, mais signifie l'ensemble des actes et paroles du prophète. La place des hadiths fait l'unanimité dans la loi islamique.Deux ouvrages compilent les hadiths authentiques: le "Sahîh" d'Al-Bukharî et celui de Muslim, mais aussi de récents travaux gigantesques de l'imam Al-Albani. L’ijma et le qiyas (raisonnement analogique) sont généralement considérés comme les sources tertiaires et quaternaires de la charia, mais ceci est contesté par certains religieux selon qui seuls les hadiths et le Coran sont source de loi, comme certains hanbalites.

La loi islamique couvre tous les aspects de la vie. Les lois islamiques qui ont été inscrites expressément dans le Coran sont appelées hudud et traitent spécifiquement des cinq crimes de vol, attaque, intoxication, adultère et fausse accusation d'adultère, le meurtre étant classé au-dessus de ces cinq crimes et juste au-dessous de l'associationisme.Le Coran détaille aussi les lois portant sur l'héritage, le mariage, les compensations pour blessures et meurtres, ainsi que des règles régissant les fêtes, la charité et la prière.
Quand des musulmans sont divisés sur un sujet particulier, ils peuvent demander assistance à un mufti (juge islamique), qui peut leur donner des conseils sur la charia et les hadiths

16-Variantes théologiques
Les croyants se partagent en trois branches principales : le sunnisme rassemble environ 90 % des musulmans, le chiisme environ 10 %, le kharidjisme moins de 1 %.

 a-Le sunnisme
Le sunnisme (de sunna, « tradition ») est le courant considéré orthodoxe, et de loin le plus répandu. Le sunnisme s'organise lui-même en différentes écoles juridiques. Il y en a aujourd'hui quatre . Ces écoles s'acceptent les unes les autres, organisant ainsi un relatif pluralisme en matière de normes juridiques mais ont une foi commune. Ce sont, dans l'ordre de leur apparition :
- le hanafisme (de Abu Hanifa, 700-767) ;
- le malékisme (de Mâlik Ibn Anas qui vécu entre 712 et 796) ;
- le chaféisme de Al-Châfi'î 768-820) ;
- le hanbalisme de Ibn Hanbal (781-856). Les sunnites se font appeler ahlou s-sounnah par opposition aux différents groupes considérés égarés.

Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. L'imam n'est pas un prêtre mais bien un membre de la communauté musulmane qui conduit la prière : il est « celui qui se met devant pour guider la prière » et n'est pas forcément un théologien : en arabe, l'imam veut dire « chef » ou « guide », et dans le sunnisme, il suffit que le chef soit musulman, sage, connaissant les piliers de l'islam et ait appris une grande partie du Coran par cœur pour être à la tête d'une communauté, d'un État. Le muezzin, celui qui fait l'appel à la prière, n'est pas un prêtre non plus.

b-Le chiisme

Le chiisme en terme arabe shi'a désigne à l’origine un groupe de partisans. le terme a acquis graduellement le sens secondaire de partisans d’Ali, ceux qui croient en son imamat. Pour les chiites, la nomination de Ali comme imam eut lieu dès le début de la Prophétie, fut maintes fois confirmée, et la dernière eut lieu le jour d'al-Ghâdir.

Des divergences à propos de la succession de certains Imâms furent en grande partie à l’origine de l’éclatement du chiisme en d’innombrables groupes. Trois grandes tendances forment l’essentiel du monde chiite d'aujourd'hui :

-le chiisme duodécimain (90 % des chiites) que l'on peut séparer en deux grands groupes,
*les « orthodoxes », tels les usuli (jafarites = clergé d'ayatollah, la plus répandue), akhbari, shayki,
*et les « hétérodoxes », tels les alaouites ou « Nusayri » de Syrie, les alévis de Turquie, les Ahl-e Haqq d'Iran et Irak, les Shabaks, Kakaï, Kirklar etc. ;
-le chiisme septimain (ou ismaélien) ;
-le chiisme quintimain ou zaydisme du Yémen ; et enfin les druzes de Syrie / Israël / et du Liban.

Le chiisme orthodoxe de la secte usuli (clergé des ayatollah) reconnaît, un clergé à plusieurs niveaux hiérarchiques

1-Chiisme duodécimain
Le chiisme duodécimain est le chiisme "historique" : il est majoritaire en Irak (qui a sur son territoire plusieurs villes saintes dont Kerbala), en Iran où le chiisme est religion d'État, ainsi que parmi les musulmans du Liban

Pour les duodécimains, depuis l'occultation (ghayba) du douzième imâm, les hommes ne peuvent pas se réclamer d'une autre autorité et ils sont donc libres par rapport au pouvoir temporel en place. Il y a donc une séparation du spirituel et du temporel.

Les Ouléma jouent un grand rôle dans la révolution. La doctrine n'est pas figée car le douzième Imâm est toujours vivant : malgré son absence physique, il informe à sa communauté l'expression de sa volonté. L'interprétation reste donc ouverte dans le chiisme et les problèmes nouveaux peuvent recevoir une solution nouvelle. Selon les critères du savoir théologique, les `Ulama peuvent interpréter les signes de l'Imam.

Les duodécimains admettent dorénavant passivement l'ordre politique car le douzième Imâm reviendra à la fin des temps et retrouvera son règne

3-L'ismaélisme
L'ismaélisme, ou ismâ`îlisme est un courant minoritaire de l'Islâm shî`ite. Ses membres sont appelés Ismaéliens, Ismâ`îliens (arabe اسماعيلي ismā`īlī). Une étude de l’ismaélisme doit couvrir plusieurs aspects : il n'est pas spécifiquement persan, ni arabe, ni indien ; il a une longue histoire qui est complexe et loin d'être unifié, l’ismaélisme se subdivise en plusieurs rameaux dont les principaux sont les Druzes
(de Syrie, de Palestine, du Liban et d'Israël), les Must`aliyya (Bohras)et les Nizâriyya.

Les Ismaéliens professent une gnose abstruse influencée par les néo-platoniciens et par diverses traditions des religions révélées. Très tôt, ils se sont distingués par leur façon très particulière de concevoir la religion. Pour eux, l’Islâm renferme deux principes complémentaires : l’un exotérique (zâhir) représenté par le Prophète et la sharî`a (loi religieuse), l’autre ésotérique (bâtin) transmis dans l’exégèse spirituelle de l’Imâm de l’époque (Imâm al-zamân). Seul les Imâms sont dépositaire de ces connaissances (`Ilm) qu’il reçoit directement (ta`yid) de Dieu et qui est à l’instar de la sagesse prophétique. Les Ismaéliens sont donc adeptes de l'interprétation allégorique des textes qui doit mener les croyants à la connaissance de la Vérité suprême, celle-ci se déploie graduellement par couches successives.

La pierre angulaire de leur théosophie est la théorie shî`ite de l’Imâmat.

4-Le zaïdisme
Le zaïdisme est une branche du chiisme dont les adeptes reconnaissent Zayd ben`Alî comme cinquième et dernier imam.
Les zaïdites ne sont plus présents de nos jours que dans le nord du Yémen, où ils sont majoritaires, bien qu'à l'échelle nationale, ce sont les sunnites qui prédominent.
Cependant ils rejettent la notion d'Imam caché. Les zaïdites, considèrent que n’importe qui peut devenir imam du moment qu'il descend de `Ali et Fatima et qu’il en a la capacité. Il peut donc, au nom de cette capacité, être remis en cause si elle lui fait défaut.
De fait, les zaïdites sont une tendance Chi’ites assez éloignée des autres branches. Ils sont en fait très proches des sunnites, dont les principaux éléments doctrinaux qui les séparent sont le culte des saints.

c-Le kharidjisme 
Le kharidjisme ou kharijisme (arabe : ḫawarij, خوارج, « dissidents ») est avec le sunnisme et le chiisme l'une des trois principales branches de l'islam. Il se divise à son tour en diverses communautés et tendances (Ibadites,Sufrites,Azrakites, etc). De nos jours la seule tendance kharidjite qui ne s'est pas éteinte ou marginalisée est l'ibadisme. Il se retrouve dans le sultanat d'Oman (qui pratique un ibadisme d'État), et dans quelques régions du maghreb très localisées : en Algérie (chez les Berbères de Ghardaïa) et en Tunisie (île de Djerba).

d- confréries & autres

d1-La Zaouïa 
Dans un premier temps, ce terme désigne un emplacement ou un local réservé à l'intérieur d'une structure plus vaste où les soufis (mystiques) pouvaient se retirer comme le laisse entendre, le sens de la racine du mot arabe (angle ou recoin).
Par la suite, le mot désigne un complexe religieux comportant une mosquée, des salles réservées à l'étude et à la méditation ainsi qu'une auberge pour y recevoir les indigents. On y effectue les pratiques spirituelles et on y enterre les saints fondateurs des confréries soufies.
La communauté soufie (رابِطة [rābita]) se regroupe dans un ribat (رِباط [ribāt]) parfois fortifié. Au Maghreb, ces communautés se sont développées dans le cadre urbain sous la forme des zaouïas. Les membres de ces confréries se font parfois appeler marabouts (مَرْبوط [marbūt] ou مُرابِط [murābit]).

d2-Le soufisme
Le terme « soufi » apparaît pour la première fois dans la seconde moitié du VIIIe siècle de l'hégire pour désigner des ascètes.
Les soufis sont des mystiques musulmans qui prient, jeûnent, portent des vêtements rugueux (l'arabe sûf, signifie « bure », « laine », car les premiers ascètes musulmans furent ainsi désignés à cause des vêtements de laine qu'il portaient ; (ils peuvent porter le muruga, manteau fait de morceaux rapiécés symbolisant le fagr, c'est-à-dire l'illusion du monde[40]).

Le soufisme peut être considéré comme une doctrine ésotérique de l'islam et un mouvement mystique et ascétique ayant influencé les dissidences chiites. Il connait son développement maximum à Bagdad entre 750 et 950. Le soufisme est donc une forme mystique de l'islam, suivi par certains musulmans (ceux qui sont alors appelées soufistes). Les soufis considèrent généralement que suivre la loi ou la jurisprudence islamique (fiqh) n'est que le premier pas sur le chemin de la soumission parfaite. Ils se concentrent sur des aspects internes ou plus spirituels de l'islam, comme la perfectibilité de la foi ou la soumission de l'égo (nafs). La plupart des ordres soufis, ou tariqas, se rapprochent soit du sunnisme, soit du chiisme. On les trouve dans tout le monde islamique, du Sénégal jusqu'à l'Indonésie. Leurs croyances font l'objet de critiques, souvent formulées par les salafistes voire par le reste des sunnites, qui considèrent que certaines de leurs pratiques sont contre la lettre de la loi islamique.
En Afrique, il existe deux grandes confréries, la al-qâdiriyya, et la al-tidjâniyya,. Ces deux tarîqa (doctrines) professent l'adhésion sans restriction aux préceptes coraniques. (Prières, aumône, jeun, pèlerinage à la Mecque, éviter de faire du tort à son prochain, etc.).

α-La Qadiriyya (arabe : القادريه) ou confrérie de Qaadir est une confrérie soufie née au XIe siècle et fondée par le cheikh moulay Abd al Qadir al-Jilani, l’un des maîtres soufis les plus populaires en islam, dont le sanctuaire et le mausolée se trouve à Bagdad, ville où il enseigna aussi bien les sciences ésotériques qu’exotériques pendant de nombreuses années. Cette confrérie est présente dans le monde entier (Afrique, France, Angleterre, Espagne, Belgique, USA, Asie ...). La branche boutchich de cette confrérie est née au milieu du XVIIIe siècle, dans le nord-est du Maroc. C'est là que se situe la maison mère, près de Berkane, à Madagh. Sidi Hamza est désigné par ses disciples comme un héritier du "secret initiatique" (sirr) et le "pôle spirituel" (qotb) de son temps.

Sa forte expansion est liée à l'influence du cheikh vivant Sidi Hamza al Qâdiri al Boutchichi, maître actuel et descendant du fondateur. Hamza al Qâdiri al Boutchichi est actuellement considéré au Maroc et par ses disciples d'autres pays, comme un « maître vivant », le représentant authentique d’une tradition vivante du soufisme.

β-Laal-tidjâniyya, fondée au Maghreb à la fin du XVIIIe siècle (1782 (1196 de l'Hégire)[1])par Ahmed Tijani (né en Algérie en 1737 et décédé à Fès en 1815) et répandue en Afrique subsaharienne.
La doctrine de cette voie est basée sur le Coran et la sunna de Mahomet (Mohammed). Elle est appelée Tarîqah Tijâniyyah en arabe, ce qui peut être traduit par « la voie tijanite . Elle est l'accès à la connaissance de Dieu par la fana et le baqa. Le « wird » tijane consiste à réciter 100 fois la demande de pardon, 100 fois la prière sur Mahomet (Mohammed) (« salatoul fatihi »), 12 fois la prière des « perles de la perfection » (« djawaratoul kamel »). Y a été ajouté par la suite, 100 fois la reconnaissance de l'unicité de dieu (« la ilaha illa.Allah», soit « il n'y a point de Dieu excepté Dieu »).
Le tijanisme fut fondé par Ahmed Tijani vers 1781 à Boussemghoune (situé dans l'actuelle Algérie)[1]. À quarante-six ans, Il partit à Fès (situé dans l'actuel Maroc) où il arriva le 17 septembre 1798 (1213 de l'Hégire). Là il reçut le 22 juillet 1799 (18 safar 1214 de l'Hégire) le statut de Pôle caché, ce qui dans la hiérarchie islamique en fait un intermédiaire entre les prophètes et le commun des mortels, et le place immédiatement en dessous des prophètes et de leurs compagnons.[1]

Le tijanisme s'est diffusé dans un premier temps autour de Boussemghoune dans le désert de l'actuelle Algérie, puis à partir de la ville de Fès au Maroc lorsque Tijânî émigra vers cette ville. Il se répandit ensuite en Tunisie, en Arabie, en Mauritanie, en Sénégambie, au Mali, au Tchad, au Soudan, au Nigéria, en Indonésie et au Pakistan. On le trouve également en Libye, en Égypte, en Syrie, en France et aux États-Unis. De nos jours il est surtout présent au Maroc, mais aussi au Sénégal au Ghana, au Nigeria, au Niger, en Mauritanie et au Tchad.

d3-Madaniya
La Madaniyya
est une confrérie sunnite reliée au patrimoine du prophète Mahomet (Mohammed)par une chaîne de transmission traversant quinze siècles. Elle est fondée tout au début du XXe siècle par le Cheick Muhammad b. Kalîfa al-Madanî (1888/1959). Après son retour de Mostaganem (Algérie) où il a passé trois ans, il s’installe en Tunisie et débute une vie spirituelle qui allait durer 40 ans. Selon l’étude de S. Khlifa, il laisse entre cinq et sept milles disciples ainsi qu’une dizaine d’ouvrages édités.Outre son exégèse coranique de certaines sourates et versets (Sourate al-Wâqi’a, al-Fâtiha, quelques versets de sourates al-Nûr), il compose un recueil de poésie et un commentaire de rhétorique. Sa doctrine spirituelle se distingue par son insistance sur le caractère indissociable entre la haqîqa (le savoir ésotérique) et la charî`a (le savoir exotérique). Une attention particulière est accordée à la morale de la conduite spirituelle et en particulier à l’égard du prophète, du cheikh et des autres croyants. Il en va de même pour la solidarité sociale et les œuvres de charité qui occupent une place de choix dans son enseignement. Les réunions quasi quotidiennes, hebdomadaires et annuelles (à l’occasion de la nativité du prophète : le mawlid/mouloud) permettent d’exhorter les disciples à accomplir les devoirs religieux, de former un ordre soudé[41].

d4-La naqshbadiya

La naqshbadiya, fondée au XIVe siècle, est encore bien implantée en République autonome du Daghestan et au Turkménistan. Fondée par Muhammad Baha' al-ddîn Naqshband, elle concerne environ 10% des musulmans pratiquant dans ces régions et 300 000 personnes en ex-Union soviétique. La confrérie a aussi des membres dans les régions telles que la Chine ou l'Afghanistan. Elle s'est illustrée par sa résistance à des années d'athéisme d'État. Lors de l'initiation (talqîn), le disciple s'engage par serment à suivre la voie (al-tarîqa) qui le mènera à Dieu. Un diplôme lui est donné. Une cérémonie rituelle hebdomadaire, des prières supplémentaires, des veilles, des jeûnes, des pèlerinages constituent la pratique. Les membres versent jusqu'à 30% de leur salaire à la communauté.

d5-La al-sanûsiyya
Fondée au début du XIXe siècle, est active en Libye et dans les régions sahariennes.

d6-Le mouridisme: Article détaillé : Confrérie des Mourides.

d7-La Nation of Islam américaine
Fondée à Détroit en 1931, sous le nom de Allah Temple of Islam, par Wallace D. Ward (v.1877-1934), l'association Nation of Islam, réservée aux Noirs, repose à l'origine sur des croyances parfois éloignées de l'islam orthodoxe, même si elle respecte les cinq prières quotidiennes et l'interdiction de consommer du porc ou de l'alcool. Aujourd'hui, cependant, le mouvement qui a pris le nom de World Community of Islam in the West (W.C.I.W.), puis celui de American Muslim Mission (A.M.M.), avant de se décentraliser complètement, est entré dans le sunnisme. En outre, la plupart des restrictions raciales ont été abolies.

d8-Les Ahmadîs
Mirzâ Ghulâm Ahmad (1835-1908), un musulman né à Qâdiyân au Panjâb, fonde la communauté religieuse organisée, l'ahmadiyya. Il fait la paix avec les Anglais et stoppe tout autre prosélytisme en se présentant comme une réapparition du Messie (Jésus pour les chrétiens, Avatâr de Vishnou pour les hindous). À sa mort, ses adeptes élisent un calife et vivent en communauté indépendante. Aujourd'hui encore, très dynamiques, les Ahmadîs sont environ 20 millions présent dans 190 pays, dont la moitié au Pakistan et le reste en Inde, au Nigeria, au Surinam, aux États-Unis, etc. Ils ont été déclarés non musulmans et persécutés en Afghanistan, au Pakistan, et en Arabie saoudite. Le mouvement est très actif de l'humanitaire, surtout en Afrique, en construisant des hôpitaux, cliniques et dispensaires gratuits, mais aussi des écoles et des centres de formation ouverts à tous et gratuits.

d9-Le Tablîgh
Fondé en 1927, en Inde, par Muhammad Ilyas, un érudit musulman. Le Jama'at al-tablîgh est une association cosmopolite dirigée aujourd'hui par des Arabes. Elle se fixe pour objectif de ramener à une pratique stricte de l'islam les musulmans égarés : « l'islam va s'étendre où s'étendent le jour et la nuit, et Dieu ne va pas quitter une maison sans que cette religion n'y entre. »

Pacifique et apolitique, ce courant prêcheur s'appuie sur des groupes de missionnaires de nationalités différentes pour faire du porte-à-porte (la al-jawla, la « tournée ») et répandre les idées du tablîgh (la « proclamation »). Les principes en sont fort simples : la profession de foi, la prière, la connaissance de Dieu, l'intention sincère et le respect du musulman. Des voyages de plusieurs jours à plusieurs semaines (khouroudj) sont aussi organisés dans le but de répandre la religion musulmane.

d10-Les Frères musulmans
Le groupe des frères musulmans est fondé en 1928 par Hassan el Banna en Égypte. Il est déterminé à lutter contre "l'emprise laïque occidentale" et "l'imitation aveugle du modèle européen" : son but est de passer par la politique pour instaurer un régime fondé sur l'islam dans tout pays où ils seraient implantés.

17-Lieux saints
-La Mecque
(Makkah) en Arabie saoudite, abrite la Ka'ba (« le Cube »). Selon la tradition, il est le premier lieu de culte, bâti par Adam (Adam) sur Terre, puis reconstruit par Ibrahim (Abraham). Jusqu'à l'avènement de l'islam, il était dédié au dieu arabe Houbal, qui était vénéré par des rites de circonvolution autour de la pierre noire. Tout musulman se doit d'y faire un pèlerinage au moins une fois dans sa vie s'il en a la capacité physique et financière.

-Médine (Almadinah), est la ville où émigra Mahomet (Mohammed) après s'être enfui de La Mecque, est la deuxième ville sainte de l'islam.

-Jérusalem (al-Qods) est la troisième ville sainte. C'est l'endroit vers lequel le prophète Mahomet (Mohammed) après aurait effectué le voyage nocturne et l'ascension. Le pèlerinage sunnite n'est admis que vers ces trois villes.

Les chiites reconnaissent deux autres lieux saints : Nadjaf, en Irak et Kerbala, lieu du martyre d'Hussein, petit-fils du prophète Mahomet (Mohammed) après et fils de Ali, troisième imâm, ainsi que ses compagnons, venus à Kerbala pour défendre l'imamât c'est-à-dire la succession par l'imam Ali gendre du prophète et Hussein son fils (Hassan, son frère ainé ayant été tué). Ce martyre est le mythe fondateur du chiisme. Tous les ans, a lieu la commémoration de ce massacre, à Kerbala.

Les musulmans d'Éthiopie rajoutent à cette liste une quatrième ville sainte, celle d'Harar.

18-Relation de l'islam aux autres religions
*L'islam reconnaît tous les pères fondateurs du judaïsme (Moïse, David, Salomon) comme des prophètes, sans pour autant s'y limiter, et établit d'une manière générale les prophètes comme moyens pour Dieu de rappeler les hommes vers la foi en Lui et un comportement de droiture.

*Îsâ (Jésus de Nazareth) est un prophète, dont le retour est attendu à la fin des temps. A son propos, il est écrit dans le Coran[42] que Jésus n'a pas été tué ni crucifié mais qu'il a "été élevé vers Dieu".

Il y a une controverse parmi les musulmans quant à l’existence de l'Antéchrist. Ce dernier n’est pas mentionné dans le Coran, mais certains hadiths parlent de lui[43] et du fait que Jésus le combattra et détruira les croix à la fin des temps.

L'attitude de l'islam par rapport à ces deux religions antérieures, qu'ils appellent « religions du Livre », consiste à la fois à les respecter, leur reconnaître une certaine vérité, et les considérer comme ayant été corrompues au fil du temps par les passions des hommes (manipulations servant des besoins politiques, injustice, excès, etc.) (sourate 17, 30...). Mahomet (Mohammed) après, considéré comme le dernier prophète par cette religion, étant appelé à rétablir le message dans sa vérité primordiale, c'est-à-dire telle que définie par Ibrahim (Abraham).

L'apostasie dans l'islam vers une autre religion, quelle qu'elle soit, est fermement interdite par l'interprétation majoritaire du Coran.

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