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Judaisme

1-Introduction

Le terme judaïsme désigne la tradition, la culture religieuse et le mode de vie des Juifs[1], constitué des descendants des Israélites provenant de l'antique terre d'Israël et des quelques minorités les ayant rejoints par la conversion et s'étant mélangées à eux au fil de leur diaspora de deux millénaires[2],[3].

Le judaïsme a été  pratiqué dans les anciens royaumes d’Israël et de Juda avant l’exil à Babylone, au début du Ier millénaire av. J.-C. On pense généralement que le judaïsme de l’Israël décrit par la Bible fut réformé au VIe siècle av. J.-C. par Esdras et d’autres prêtres en Israël revenus d’exil. Le samaritanisme se sépara du judaïsme au cours des siècles suivants.

Le judaïsme comporte des éléments religieux mais ne s'y limite pas puisqu'il contient, outre son code de conduite, une législation, des rites, et des coutumes non spécifiquement religieuses.

Selon ses textes fondateurs, en particulier le Tanakh[4], la foi des anciens Israélites et de leurs descendants, les Juifs, serait basée sur une alliance contractée entre Dieu et Abraham[5], qui aurait ensuite été renouvelée entre Dieu et Moïse[6].

Les juifs fondent le judaïsme sur la religion abrahamique qui fleurira ensuite dans la Loi mosaïque (la Torah), les Nevi'im) et les Ketouvim), collectivement désignés par l'acronyme Tanakh, dont le texte constitue la Miqra ou Bible hébraïque.

Cette religion se fonde sur le culte du Dieu[7] d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, au Nom ineffable, qu'elle conçoit comme une Essence éternelle (YHWH), qui détient tous les pouvoirs (Elohim), transcendant Seigneur des seigneurs (Adonaï) qu'elle considère Un et Unique et qu'elle qualifie ainsi : omnipotent, omniscient, juste et miséricordieux. Cette religion professe aussi que le rassemblement de toutes les puissances (Elohim) manifesta le créateur du monde qui continue de s'impliquer dans sa destinée en faisant irruption dans son Histoire[8], comme lorsqu'il fit sortir d'Égypte les enfants d'Israël. Les cohanim du Temple de Jérusalem par deux fois détruit assuraient Son culte. Les rabbanim ont transmis ensuite la tradition juive jusqu'à nos jours.

Le judaïsme est l'une des plus anciennes traditions religieuses monothéistes encore pratiquées aujourd'hui. Les valeurs et l'histoire du peuple juif sont à la source des deux autres religions abrahamiques, le christianisme et l'islam. Il n'est toutefois pas à la base du samaritanisme, qui est une tradition israélite concurrente, ni du zoroastrisme, lui-même issu du mazdéisme.

Le judaïsme révère l'Autorité suprême dans le respect de Sa Loi, révélée à Moïse (la Torah), et non dans le chef d'un ou de plusieurs individus autocrates comme en d'autres cultures. Cette Loi, d'abord orale, fut ensuite couchée par écrit dans la Bible (le Tanakh), puis commentée au fil des siècles, générant ainsi une grande diversité d'interprétations[9

 2-Offices de prières 
L'interprétation de la halakha (loi judaïque) par le judaïsme orthodoxe établit que les hommes juifs doivent prier:

Les femmes juives doivent prier au moins une fois chaque jour, mais sans une longueur fixe, et le système des prières journalières n'est pas requis pour les femmes.

 Les services de prière orthodoxes sont conduits par un hazzan (chantre) ou un shalia'h tzibbour (officiant) en hébreu, avec quelques passages en judéo-araméen. Ils possèdent différentes parties, séparés entre eux par différentes versions du Kaddish. L'Unité divine est proclamée soir et matin dans le Shema Israël. La prière proprement dite, récitée debout d'où son nom de 'Amida, est composée en semaine de dix-neuf bénédictions, de sept le sabbath. Hommes et femmes sont séparés, et seule la voix des hommes se fait entendre.
La tenue d'un office nécessite la tenue d'un quorum de dix hommes, le minyan (prononcer « miniane »), car certaines prières nécessitent une réponse collective.
Le culte est réalisé tête couverte. Le matin, l'orant se couvre d'un talit (châle de prière) et noue à son bras ainsi qu'à sa tête les tefilin (phylactères contenant 4 sections de la Torah), sauf le sabbath, où seul le talit est de rigueur.
Chaque sabbath matin, une section de la Torah est lue en public, de façon à avoir lu les 54 sections hebdomadaires de la Torah en une année juive. Une lecture abrégée de la section est également effectuée le lundi et le jeudi précédant le sabbath, ainsi que le samedi après-midi. Seuls les hommes sont appelés à lire la Torah.

Les Juifs non-orthodoxes ont institué diverses variantes en fonction de la communauté. Parmi les plus fréquentes figurent l'abolition de la séparation entre hommes et femmes, permettant à celles-ci de participer à l'office ou de le diriger, et l'invocation des matriarches (Sarah, Rébecca, Léa et Rachel, les épouses des patriarches) ; les femmes peuvent également lire la Torah, et porter talit et tefilin. Le service réformé est sensiblement plus court que celui des orthodoxes, et est parfois conduit dans la langue du pays de résidence, bien que certains conservent l'hébreu.

 3-Lieu des prières
Une synagogue (du grec Συναγωγή / Sunagôgê, « assemblée » adapté de l'hébreu בית כנסת (Beit Knesset), « maison de l'assemblée ») est un lieu de culte juif[1]. la synagogue en tant qu'institution caractéristique du judaïsme naquit avec l'œuvre d'Ezra. Elle y a depuis pris une telle importance que « la Synagogue » en vient à désigner figurativement le système du judaïsme, par opposition à « l'Église »[3].

Les synagogues possèdent habituellement un sanctuaire, c'est-à-dire un grand hall de prière, dans lequel sont contenus les Livres de la Torah. Elles peuvent aussi comporter une salle pour les événements communautaires. Cependant, elles contiennent surtout des petites pièces réservées à l'étude, voire un Beit midrash (« maison d'étude ») : c'est que, bien qu'initialement destinée au culte, la synagogue devient au cours de l'histoire juive le lieu du Talmud Torah, c'est-à-dire l'enseignement de la tradition et de la langue hébraïque, que ce soit pour les enfants ou les adultes.Une synagogue contient donc:

-un parvis où se réunit l'assemblée,
-un candélabre,qui est spécialement allumé durant les offices. 
-un endroit surélevé où se tient le culte,qui s'appelle la Tevah chez les séfarades et Bimah chez les ashkénazes ; c'est là que se tient l'officiant et qu'on lit la Torah.
- un endroit très saint où est gardé, dans une armoire protégée de l'extérieur par un rideau, le Témoignage donné à Moïse par Dieu .
-un local (souvent), appelé gueniza (héb. גניזה « dépôt ») où sont enterrés des textes périmés ou effacés portant l'un des sept Noms de Dieu qu'il est interdit d'effacer[
- et un "fauteuil du prophète Élie" ( souvent) qui est utilisé lors des circoncisions. 

 4-Célébrations dans le judaïsme
Le calendrier juif est basé sur un cycle lunisolaire métonien, selon une méthode de calcul instituée par le Sage Hillel II, la détermination du mois à partir de l'observation de la nouvelle lune ayant été abolie à la disparition du Sanhédrin.

  • Le sabbath est un jour d'abstention hebdomadaire, réservé à l'étude et à la prière. Il est inauguré par le kiddoush peu avant le coucher de soleil du vendredi soir et conclu par la havdala à la sortie des étoiles du samedi soir.
    Il joue un rôle majeur, tant dans la vie que dans la pratique religieuse, et s'accompagne d'un important corpus de rites et de lois. Trente-neuf catégories de travaux y sont interdits, parmi lesquels on compte l'écriture, l'allumage d'un feu (et donc de courant électrique), la coupure, l'essorage, la conduite d'un véhicule etc.
    Son caractère joyeux empêche toute manifestation de deuil en ce jour (c'est afin de ne pas transgresser le sabbath que Jésus fut enterré un vendredi après-midi).
  • Les Shalosh Regalim sont trois fêtes de pèlerinage au Temple de Jérusalem instituées par la Bible. Elles correspondent également à des moments-clés de l'année agricole:
    • Pessa'h, la « Pâque juive », commémore l'Exode, et coïncide avec la moisson de l'orge.
      C'est la seule fête à se focaliser sur un office au foyer, le Seder. Les produits au levain sont retirés de la maison avant la fête et interdits de consommation pendant sa durée. Le pain est remplacé par la Matza, pain azyme.
    • Shavouot, la Pentecôte juive, célèbre le don par Moïse des Dix Commandements aux enfants d'Israël rassemblés aux pieds du mont Sinaï et le passage de la récolte de l'orge à celle du froment. La période de 7 semaines (soit 50 jours et 49 nuits) entre Pessa'h et Shavouot est appelée 'Omer et est elle-même soumise à des rites particuliers.
    • Soukkot, la « Fête des Cabanes » commémore les errances des enfants d'Israël dans le désert pendant quarante ans et marque la fin du cycle agricole. Chaque famille doit construire pour l'occasion une cabane temporaire (soucca), en souvenir des habitations temporaires utilisées par les Israélites durant leurs pérégrinations. Les hommes ont pour prescription d'y demeurer le temps de Souccot, d'y manger et d'y dormir.
      Souccot se conclut par Chemini Atseret, la mise en jachère de la terre, et Sim'hat Torah, la « (fête de) la Joie de la Torah », où le cycle annuel de lecture la Torah est conclu pour recommencer immédiatement après.
  • Les Yamim Noraïm (« Jours de Crainte » ou « Jours Redoutables ») désignent la période de 10 jours entre Rosh Hashana, Nouvel An juif, tombant le 1er Tishri, et Yom Kippour, le Jour de l'Expiation, qui tombe le 10 Tishri:
    • Rosh Hashana, appelée Yom Terou'ah dans la Bible, est le début de l'année civile juive (l'année ecclésiastique commence au mois de Nissan).
      Elle marque aussi l'entrée dans la période de repentance, qui finit dix jours plus tard à Yom Kippour.
    • Yom Kippour, Jour du Pardon, le jour le plus saint du calendrier juif selon la tradition, est célébré le 10 Tishri. Jour chômé encore plus absolu que le Sabbath (il est pour cette raison appelé Shabbat Shabbaton, Sabbath des Sabbaths), il est consacré à l'expiation, à la prière et au jeûne.

Quatre autres jeûnes ont été institués par les prophètes, en souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem. La fête de Pourim a été instituée à la suite des évènements décrits dans le livre d'Esther. La fête de Hanoukka a quant à elle été proclamée suite à la révolte des Maccabées. Ses rites ont été déterminés par les rabbins, ainsi que deux rites mentionnés dans le Talmud: Tou Bishvat, fête des arbres et Tou BeAv, fête de l'amour et des amoureux.

 5-Le Tanakh (en hébreu תנ״ך), est l'acronyme hébreu désignant la Bible hébraïque; On écrit aussi Tanak (sans h à la fin). Le Tanakh est aussi appelé Miqra [מקרא, approx. Lecture , apparenté à קרא, lire, ce qui est le même concept pour le Coran.
il
est constitué, selon la tradition juive, de vingt-quatre livres et et formée de trois parties:

a-La Torah (תורה « Loi ») [également connue sous le nom de Pentateuque] se constitue de cinq livres :

  1. Bereshit (בראשית, « Au commencement »/Genèse) ;
  2. Shemot (שמות, « Noms »/Exode) ;
  3. Vayiqra (ויקרא, « Et Il appela »/Lévitique) ;
  4. Bamidbar (במדבר, « Dans le désert »/Nombres) ;
  5. Devarim (דברים, « Paroles »/Deutéronome).

b-Les Nevi'im sont souvent désignés sous le nom de « Livres prophétiques » ou « Livres des Prophètes » en français, ou même simplement de « Prophètes »; ils consistent en  huit livres;

c-Les Ketouvim (les Autres Écrits ou Hagiographes). consistent en onze livres.

6-La Torah (en hébreu תּוֹרָה, « instruction » ; en grec ancien Νομος / Nomos, « Loi »[1]) est, selon le judaïsme, l'enseignement divin transmis par Moïse (תּוֹרַת־מֹשֶׁה / Torat Moshe) au travers de ses cinq Livres (hébreux : חמשה חומשי תורה / Hamisha Houmshei Torah, grec : Πεντάτευχος, Pentateuque), ainsi que l'ensemble des enseignements qui en découlent[2],[3].
Elle sert de charte historique et doctrinale pour le peuple juif, couvrant l'histoire des Israélites depuis les débuts du monde jusqu'à leur traversée du Jourdain, la généalogie et l'exposition de divers codes de lois.
Elle est également acceptée par le christianisme, bien que celui-ci soutienne qu'elle s'est effacée devant le Nouveau Testament[4], et en partie par l'islam selon lequel elle aurait été falsifiée[5].
Elle est en revanche remise en question, quant à sa sa valeur historique, par les mondes scientifique et académique qui n'y voient qu'un florilège de faits plus ou moins mythiques, composé lors de la période perse en vue de ranimer la conscience idéologique de la nation juive après sa destruction physique par l'empire babylonien[6],[7].

Elle contient, selon la tradition juive, 613 commandements[8] et comporte, outre la composante écrite (hébreu : תורה שבכתב, Torah Shebikhtav « Torah écrite »), une dimension orale (hébreu : תורה שבעל פה, Torah Shebe'al Pè « Torah orale »), ultérieurement compilée dans les Talmuds et la littérature midrashique[9].

7-La Torah, cœur du judaïsme
La Torah fut, selon la tradition, dictée à Moïse par Dieu au pied du mont Sinaï.
Pour les juifs, elle a traditionnellement été acceptée comme telle : la parole littérale de Dieu au peuple juif tout entier au mont Sinai.
Pour beaucoup, il ne s'agit ni exactement d'histoire, ni de théologie, ni de code, légal ou rituel, mais d'un document inclassable possédant des traits de chacun. C'est en tout cas le guide primaire de la relation entre Dieu et l'homme, la signification d'une telle relation, et son but, un document vivant que chacun, à chaque génération, doit, selon le Talmud, tourner et retourner car tout est en elle.

La Torah désigne donc stricto sensu la première section du Tanakh — les cinq premiers livres de la Bible hébraïque — mais le terme est également employé pour désigner tant la loi écrite (Torah SheBeKtav) que la loi orale (Torah SHeBe'Al Pe), qui contient l'ensemble des enseignements juifs religieux à travers l'histoire, incluant la Mishnah, le Talmud, le Midrash, et d'autres. Néanmoins, la Torah dans le Judaïsme forme un tout. En effet, elle n'est pas interprétable sans s'aider de la Guémara, et toute autre interprétation de la Torah autre que celle que fait la Loi Orale n'est pas une lecture correcte. Cela s'explique par la transmission d'une Loi Orale sur le mont Sinaï au même titre que la Loi Écrite (Torah) qui sont complémentaires et indissociables.

8-L'enseignement de la Torah
L'étymon du mot « Torah » est le même que celui de Morèh, מורה, « l'enseignant » : Lirot, לירות, « tirer », au sens de « viser à un objectif ».
Parmi les innombrables enseignements relatés dans le Tanakh, on peut trouver :

  • La Terre fut créé en sept jours (dont un d'abstention) par une entité, qu'elle nous révèle d'abord par son attribut de « Tout-puissant », ou selon la traduction du Rav Askénazi, de « Lui-les dieux », avant de nous donner son Nom, un Tétragramme ineffable, et indiquer qu'« Il jugea sa création comme excellente ».
  • L'Adam, qui désigne dans l'au delà les couples originels avant de se restreindre à l'Homme, est installé dans le Gan Eden (le jardin des délices) mais en est chassé pour avoir outrepassé le seul interdit. Par la suite, l'humanité déchoit au point que Dieu décide d'effacer la création terrestre en l'engloutissant sous les eaux des mers et des cieux.
  • Les descendants de Noé, seul survivant avec les siens, s'égarent à leur tour, sauf l'un d'eux, Abraham, qui redécouvre sa foi et, vivant en accord avec cela, sera un modèle de bienveillance et de sincérité. Dieu établit une Alliance avec lui, dont la circoncision sera un acte rituel démonstratif de la soumission à Dieu, se perpétuant dans les nouvelles générations de descendants, qui seront nombreux comme les étoiles. Son fils Isaac sera un modèle de rigueur, le fils de celui-ci, Jacob, un modèle de miséricorde. Malgré leurs faiblesses et défaillances humaines, ils parviennent à s'améliorer et à vivre dans la vertu, ainsi que leurs descendants, ce qui mène l'un d'eux, Joseph, du statut d'esclave à celui de ministre du Pharaon.
  • La population se plaît en Égypte, jusqu'à ce qu'un pharaon décide de mécroire. Se révélant alors à un berger qui a vécu comme un maître en Égypte et sera le guide des descendants d'Israël, Dieu suscite des miracles inédits dans l'histoire de l'humanité, et libère le peuple de Moïse d'élection, afin de leur attribuer la terre de Canaan, une Terre Sainte, mais aussi le savoir d'Abraham.
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